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LES PEYROTTES DE CARCASSONNE

LES PEYROTTES DE CARCASSONNE

Par Guy Peirotes Version du 16 juin 2011 MAJ du 6 février 2012 

A Salmbach (Bas-Rhin) dont mon père était originaire, il se disait que la famille Peirotes n’avait pas une origine alsacienne et qu’en fait elle descendait d’un Grognard de Napoléon, né à Carcassonne, qui s’était fait grièvement blesser lors de la Campagne d’Allemagne et qui s’était installé en Alsace où il avait été soigné par une jolie Alsacienne.

Mon père avait prévu d’occuper une partie de sa retraite à faire des recherches pour retrouver nos éventuelles racines à Carcassonne. Il ne fit pas, mais j’ai eu la chance par la suite d’avoir un ami généalogiste qui trouva aux Archives Militaires de Vincennes un bulletin de pension établi à Soultz (Bas-Rhin) du Caporal Barthélémi Perotes né à Carcassonne…(voir ci-dessous) : c’est ce bulletin, établissant le lien entre l’Alsace et Carcassonne qui me donna l’envie d’en savoir plus et de faire des recherches en Languedoc.

 

 

 

 J’ai ainsi pu remonter, grâce aux Archives départementales de l’Aude et à la coopération d’autres généalogistes, à nos ancêtres en ligne directe à la fin du 16ème siècle avec un certain Guillaume Peyrottes habitant Trèbes, un petit village de l’Aude à six km à l’Est de Carcassonne.

Ce Guillaume Peyrottes apparait dans l’acte de mariage de son fils Jean avec Guillaumette de Samary conservé aux Archives Départementales de l’Aude (sous la référence 3E 6357 F145 et 146 recto verso). L’acte a été passé à Trèbes le 22 octobre 1629 par devant Maître Méric Larrieu. J’en cite la transcription de la page 2 :

« …présents les témoings basnommés, pacte de mariage lu et fait passer et accordé entre Jean Peyrottes né paroisse dudit Trèbes fils légitime et naturel de feu Guillaume Peyrottes, brassier, vivant audit Trèbes et de Claire de Castres d’une part et Guillaumette de Samary fille légitime et naturelle de feu Marc Samary né paroisse dudit Trèbes vivant et de Claire Bounette d’autre part ».

En l’absence de documents plus précis, on peut estimer que Jean est né à Trèbes vers 1605 et que de ce fait son père Guillaume est né vers 1580.

J’ai pu consulter le testament de Claire de Castres daté du 3 septembre 1633 (référence AD de l’Aude 3E 6357 page 1 à 5) dans lequel on trouve l’indication qu’elle s’était remariée à un certain Maître Jean Dumas (décédé avant 1620) dont elle eut deux filles Anne et Claire, laquelle Claire se maria le 27 février 1634 avec Arnaud Fabre maître pareur. On peut en déduire que Guillaume Peyrottes est mort avant 1615.

Jean Peyrottes est mort à Trèbes le 4 décembre 1652.

En résumé on a :

Guillaume : ca 1580 -1615

Claire : ca 1585- 1633

Jean : ca 1605- 1652.

La suite est beaucoup plus facile à suivre du fait de l’existence aux Archives Départementales de l’Aude des actes de naissance, de mariage et de décès ainsi que de divers actes notariés.

La consultation de l’arbre généalogique (voir  page « Arbre généalogique des Peirotes ») qui est assez complet illustre la filiation directe suivante :

Jean Peyrottes épouse Guillaumette de Samary le 22 octobre 1629 à Trèbes. De cette union naissent Pierre, Arnaud, François, Guillaume et Georges entre 1642 et 1647.

Pierre Peyrottes, né en 1642, épouse en première noce Marie Bagarade le 30 novembre 1667, ensuite Suzanne Camou le 4 mai 1672 et enfin Marie Négrier (1651-1723) le 24 avril 1674. Il semble que Pierre se soit établi à Conques sur Orbiel (petit village à 7 km au nord de Carcassonne) lors de son mariage avec Suzanne Camou qui y est morte en 1674. C’est dans ce village qu’il se marie avec Marie Négrier native de Conques. Dès lors la famille fixe ses racines à Conques où elle peut exercer son activité basée sur les différents métiers du drap en utilisant l’eau de l’Orbiel. Pierre est en effet Maître Pareur de drap. De cette union naissent Pierre, Jean, Marc Antoine, Isaac, Marguerite et Jeanne entre 1675 et 1687.

L’ainé Pierre, né le 1 janvier 1675 exerce le métier de pareur de drap. Il épouse le 12 juin 1703 Anne Malafosse née le 19 mars 1683 à Bagnoles à quelques km de Conques. De 1704 à 1716 naissent 6 enfants du couple : Marie, Arnaud, Claire, Marc Antoine, Isaac et Jean. Pierre meurt le 17 juin 1717 à Conques et son épouse Anne meurt le 2 juillet 1759 dans le même village.

Arnaud est né le 5 juin 1705 à Conques. Il épouse le 23 mai 1733 Catherine Mazières, née le 20 avril 1715 à Villalier à 2 km de Conques. Il est pareur de drap et foulonnier. De leur union naissent de 1734 à 1744 : Anne, Marie Anne, Claire, Jean, Jean Chrisostome et Pierre. Arnaud meurt à Villalier le 14 avril 1745 et sa femme Catherine le 2 août 1759 à Carcassonne.

Jean Chrisostome (en grec : « Jean Bouche d’Or ») est né le 8 juin 1741 à Villalier. Egalement dans l’industrie du drap puisqu’il est retorseur, il prend femme à Carcassonne en épousant Jeanne Sauret la fille d’un pareur de drap, née le 24 juin 1741. La famille s’établit à Carcassonne où elle donne naissance de 1772 à 1781 à Barthélémy, Joseph, Jean, Marguerite et enfin Guillaume. Jean Chrisostome meurt le 16 avril 1803 et Jeanne le 1 mai 1826 tous deux à Carcassonne.

Nous sommes donc maintenantà la fin du XVIIIème siècle dans une période très difficile pour l’industrie du drap en Languedoc du fait de la concurrence d’autres régions et de l’Angleterre. En outre la révolution de 1789 se profile et va avoir une influence considérable sur la branche de la famille Peyrottes dont je descends et dont l’origine est Barthélémy le fils ainé de Jean Chrisostome.

Barthélémy –mon arrière-arrière- arrière- grand-père - est né le 16 février 1772 à Carcassonne.

D’après les registres des Archives du Fort  de Vincennes, il mesurait 5 pieds 2 pouces.

 Il s’engage comme volontaire dans les Landes le 18 mars 1792 et sert comme fusilier, puis caporal dans les armées de la 1ère République de 1792 à 1798. Il est blessé au siège de Kehl en 1796, est soigné à l’hôpital militaire de Strasbourg puis cantonné en Alsace où il se marie le  26 décembre 1797 à Soultz-Sous-Forêts avant de se retirer de l’Armée du Rhin et Moselle  le 15 juin 1798 pour s’établir définitivement en Alsace. D’après les différents documents que nous avons pu retrouver, son nom se transforme progressivement en Peirotes. Nous continuerons donc cette étude le concernant  dans les chapitres « Les Peyrottes soldats de la Révolution » et « Les Peirotes en Alsace ».

Joseph (né le 20 mai 1773) et Jean (né le 16 mai 1775) servirent également dans les armées de la République et seront étudiés dans le chapitre « Les Peyrottes soldats de la révolution ».

N.B. J’ai pu retrouver des descendants de Joseph mais pas de Jean,  ni de Marguerite et Guillaume.